Le frelon asiatique

Le frelon asiatique

Grand prédateur d’abeilles, le frelon asiatique fait de nombreux dégâts dans les ruchers et sur les insectes pollinisateurs.

Depuis 2018, les colonies ardennaises doivent faire face à un nouveau fléau : Vespa velutina nigrothorax plus communément appelé frelon asiatique. L’année 2022 a été particulièrement marquante pour les apiculteurs car favorable aux hyménoptères Vespidae tels que le frelon asiatique, européen et guêpes. Des signalements et prédations ont été signalés sur la majeure partie du département, certes sans atteindre le niveau des départements de l’ouest de la France dont la colonisation a débuté en 2006.

Néanmoins, la prolifération du frelon représente une menace aussi bien pour la biodiversité que pour la santé publique. Tous les ans, un nombre important de nids n’est pas repéré et d’autres sont détruits tardivement, à savoir après le départ des fondatrices fécondées.

Connaître et repérer les nids

Les nids primaires, les premiers de la saison, sont de petite taille,  souvent situés au niveau du sol ou à hauteur d’homme. Ils ne sont utilisés que temporairement par la reine. Cabane de jardin, amas de bois, niche, barbecue, pots de fleurs, fissure de muret sont des cachettes possibles pour un nid primaire.
Les nids secondaires, construits ensuite par la colonie, sont plus imposants. Situés souvent en hauteur, à la cime des arbres, ils sont plus difficiles à repérer. On les observe plutôt de loin et/ou de haut.

Cycle de vie du frelon asiatique. Source : FREDON Centre Val de Loire

Cycle de vie du frelon asiatique.

Biologie du frelon asiatique : à la sortie de l’hiver, la reine construit un petit nid (nid primaire), elle pond et s’occupe des jeunes ouvrières. Lorsque la population de ce nid primaire augmente, il est abandonné et un nid secondaire est construit. Les nids secondaires sont accrochés dans les arbres, très en hauteur. Le nid peut atteindre jusqu’à 1 mètre de diamètre. A ce stade, le seul rôle de la reine est de pondre. La colonie se développe. Plusieurs milliers d’ouvrières partent en chasse pour trouver des protéines et des substances sucrées. Dans les Ardennes, les captures d’abeilles par les frelons prennent de l’ampleur à partir du mois d’août. En automne, la reine pond des mâles et plusieurs centaines de futures reines appelées fondatrices. Les jeunes fondatrices fécondées se cachent pour hiberner et se réveilleront au printemps suivant. Les ouvrières meurent, le nid périclite. Les nids sont donc vides à la fin de l’automne, plus ou moins tardivement selon les températures et les conditions climatiques (décembre en 2022). Ils ne sont pas réutilisés l’année suivante, leur destruction est donc inutile en hiver. Si l’hiver est rude, il peut y avoir un certain taux de mortalité des reines. Au printemps, les meilleurs emplacements pour les nids sont convoités , ce qui provoque une compétition entre les reines des différentes espèces et des combats mortels. Les reines les plus fortes peuvent alors démarrer leur nid.

Alimentation : L’ouvrière adulte se nourrit de liquides sucrés ou de la chair de fruits mûrs mais elle a besoin de protéines pour nourrir les larves. Outre les abeilles, le frelon asiatique est également prédateur de nombreux insectes, guêpes, mouches, papillons.

Le frelon asiatique est-il dangereux pour l’homme ? Lorsqu’il est seul et en chasse, il n’est pas du tout agressif. Sa piqûre peut toutefois présenter un risque pour les personnes allergiques. Le danger est au niveau du nid que le frelon défend très fortement : de nombreux frelons sortent et agressent les intrus qui s’approchent à moins de 5 m. En plus des piqûres, le frelon a la capacité de projeter du venin.

A qui incombe le coût de la destruction ? Il n’y a pas de mesure obligatoire de lutte contre le frelon asiatique. Il est inscrit sur la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union Européenne. Seul le Préfet peut prescrire des mesures de destruction au titre de l’article L411-8 du Code de l’Environnement. Le coût est à la charge du propriétaire du terrain. Le nid doit, si possible, être détruit par une entreprise habilitée (détentrice d’un certibiocide). Après destruction à l’aide d’un insecticide, le nid est considéré comme un déchet phytosanitaire et doit être décroché et traité comme tel.

Que faire lorsqu’on voit des frelons asiatiques (un nid ou des ouvrières) ? Prévenir la mairie et la référente « Frelon asiatique » du GDSA 08 (Groupement de défense sanitaire apicole des Ardennes) : Clara AMY « amy.clara@orange.fr ». Il est souhaitable de signaler le lieu exact et si possible avec des photos pour confirmer qu’il s’agit bien du frelon asiatique et non pas du frelon européen (Vespa crabro) qui n’est pas concerné par les mesures de lutte.

Obtenez des informations complémentaires sur le site internet : http://gdsa08.fr